samedi 23 mars 2013

Immobilier Maroc : les prix et les transactions limitent leur hausse en 2012

L’indice des prix des actifs immobiliers de Bank Al-Maghrib n’a progressé que de 1% contre 2,2% une année auparavant. Les prix à Marrakech, Tanger et Agadir ont enregistré des baisses.
Immobilier Maroc
Les prix des biens immobiliers se sont maintenus en hausse en 2012, même si le rythme a ralenti par rapport aux deux dernières années. En effet, l’indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) publié par Bank Al-Maghrib fait ressortir une progression d’à peine 1% contre des hausses de 2,2% en 2011 et de 1,4% en 2010.
Cette décélération est en fait un mouvement de correction qui intervient après l’euphorie qu’a connue le marché de l’immobilier entre 2007 et 2009. Cette période était caractérisée par une forte demande émanant aussi bien des étrangers qui achetaient massivement des résidences secondaires dans des villes comme Marrakech, et des nationaux qui profitaient de conditions de financement plus souples pour accéder à la propriété. Le tout face à une offre certes de plus en plus importante, mais loin d’être suffisante pour absorber le déficit en logements au Maroc. Mais depuis 2010, avec les effets de la crise, l’effritement de la demande étrangère et l’attentisme des acheteurs nationaux, la tendance est plus à la stabilisation.
En tout cas, la légère progression de 2012 a concerné toutes les catégories de biens, mais à des niveaux différents. Alors que les prix des biens résidentiels (regroupant les appartements, maisons et villas) ont enregistré une croissance de seulement 0,2%, celui du foncier s’est accru de 2,6% et des biens commerciaux de 1%.
L’indice des prix dans le résidentiel a progressé de 0,4% pour les appartements alors qu’il avait enregistré une hausse de 4,3% en 2011. Celui des maisons s’est hissé de 0,7% contre une progression de l’ordre de 1,5% une année auparavant. Les prix des villas se sont tassés cette année, puisque l’indice montre une quasi-stabilité tandis qu’une année auparavant, ils avaient crû de 6,6%.
Le résidentiel a été affecté par le fléchissement des prix dans les principales villes touristiques du pays, à savoir Marrakech, Agadir et Tanger. A titre d’exemple, à Marrakech, la baisse peut atteindre 30% pour un appartement situé en plein centre, selon des intermédiaires immobiliers. Selon BAM, les prix dans le résidentiel, toutes catégories confondues, ont baissé de 1,7%, 1,6% et 0,7% dans ces trois villes respectivement.
En revanche, le prix des biens résidentiels à Casablanca et à Rabat a marqué une légère augmentation par rapport à 2011, de près de 2,2% dans la première ville et de 2,5% dans la seconde. En fait, le statut économique et administratif de ces deux villes est à l’origine d’une demande qui est restée soutenue malgré la cherté des prix. Du coup, ces derniers ont continué à augmenter. D’autant plus que l’offre ne comble pas le déficit en logements dans ces deux régions, et ce, malgré la prolifération des programmes de logements.
Nonobstant une diminution du rythme de la croissance des prix, on n’assiste pas à un tassement de l’activité, autrement dit à un ralentissement du nombre des transactions. Ce dernier s’est même amélioré de 7,8% en 2012 pour s’établir à 110 250 unités. Néanmoins, ce volume d’activité ne reflète pas la réalité actuelle du marché car les transactions dénouées en 2012 ont été initiées au moins une année auparavant.
En tout cas, les chiffres publiés montrent une hausse des ventes du segment résidentiel de 8,7% par rapport à 2011 pour atteindre 76 092 unités vendues. Les transactions sur les appartements qui constituent la majorité ont progressé de 9,7% et celles portant sur les villas ont augmenté de 16,6% contre une contraction de 4,4% pour les maisons. Le rythme d’évolution a toutefois ralenti. Il était en 2011 de 15,8% pour les appartements, 18% pour les villas et -6,6% pour les maisons.
Pour leur part, le nombre de transactions sur les terrains s’est amélioré de 5,5%, à 26 626 contre un accroissement de 22% en 2011. Enfin, les ventes de biens immobiliers à usage commercial ont marqué un accroissement de 7% pour se situer à 7 532 unités contre 9% une année auparavant.
Par ailleurs, le marché du résidentiel continue de rafler la plus grosse part dans les transactions avec un poids de 69%, en hausse de 2 points par rapport à 2011.  Cette hausse s’est réalisée au détriment des transactions sur les terrains puisqu’ils ne représentent que 24% contre 27% auparavant. Quant aux locaux commerciaux, ils ont maintenu leur part de marché à près de 7% sur une année glissante.
Ibtissam Benchanna. La Vie éco
www.lavieeco.com

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