samedi 23 mars 2013

La cession de Centrale laitière et Bimo finalisée à 7,4 milliards de DH

Gervais Danone détient désormais 67% du capital de Centrale Laitière et Mondelez International 100% de Bimo. L’opération a permis une rentrée de devises de 900 millions de dollars. La cession de Cosumar et Sotherma ainsi que l’ouverture du capital d’Attijariwafa bank constituent les prochaines étapes.
Centrale laitière
SNI a finalisé la cession de ses participations dans Centrale Laitière et Bimo, conformément à sa stratégie de réorganisation annoncée en mars 2010 qui porte sur un désengagement progressif de filiales matures et une transformation en holding de portefeuille.
En effet, la SNI a effectivement cédé 37,8% du capital de la Centrale laitière à Gervais Danone, le 22 février, soit 3,56 millions d’actions. La transaction a été réalisée sur le marché de blocs de la Bourse de Casablanca à un cours de 1 700 DH, soit un montant total de 6,1 milliards de DH. Ce qui présente une prime de 13,7% par rapport au dernier cours de la société (1 495 DH). Suite à cette opération, l’industriel français détient 67% du capital de Centrale laitière, soit 6,3 millions de titres, ce qui ramène la participation du holding à 26,7%. SNI compte ultérieurement céder tout ou partie de sa participation résiduelle. Et conformément aux exigences réglementaires marocaines, Gervais Danone a déposé une offre publique d’achat obligatoire sur les titres constituant le flottant de sa nouvelle filiale, soit 6,25% du capital représentant 588 750 actions. Si l’opération aboutit et si toutes les actions sont apportées, la société mère pourrait demander la radiation de Centrale laitière de la cote de Casablanca. Notons que la société accapare près de 14,5% de la capitalisation boursière du marché.
Parallèlement, le holding a cédé sa participation dans Bimo à Mondelez International (ex-Kraft Foods) à un montant de 1,3 milliard de DH, ce qui équivaut à 50% du capital. Au terme de cette opération, le biscuitier est contrôlé à 100% par l’opérateur français.
Sur le plan stratégique, «la question du changement du top management de Centrale laitière n’est pas d’actualité, du moins pas maintenant», indique un responsable de SNI. En revanche, Danone compte mettre l’accent sur le développement de la stratégie de l’industriel de la société. «Avec une part de marché avoisinant 60%, Danone compte au moins maintenir cette part dans un contexte marqué par une forte concurrence de la part des produits Jaouda essentiellement. Du coup, elle envisage non seulement de poursuivre le développement du secteur de l’amont laitier mais également d’accroître la taille des marchés marocains du lait et des produits laitiers frais (PLF) surtout que la consommation annuelle par habitant a enregistré une croissance exponentielle sur dix ans et a atteint 27 kg en lait et 13,6 kg en PLF en 2012, tous opérateurs confondus», explique notre source. Le marché marocain recèle donc un fort potentiel de croissance en termes de consommation de produits laitiers, même si ces derniers restent concurrencés par le thé. Par ailleurs, Centrale laitière devrait profiter de la recherche et développement de l’industriel français ainsi que de son expertise pour accélérer la rationalisation des charges et l’optimisation aussi bien industrielle que logistique.
Pour sa part, Monedelez International devrait diversifier l’offre déjà existante de Bimo, avec le lancement de nouveaux produits sous de nouvelles marques. Elle devrait également s’appliquer à réduire les coûts de production des biscuits.
Notons que ces deux opérations ne profitent pas uniquement au holding, mais également à l’économie nationale. En effet, elles ont généré une rentrée de devises de pas moins de 900 millions de dollars au pays dans un contexte d’effritement des avoirs extérieurs et de manque de liquidité dans le système bancaire. Ce qui ne manquera pas d’apaiser quelque peu la tension sur les marchés. A titre de comparaison, si l’opération avait été réalisée en 2012, elle aurait permis de limiter la baisse des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib à près de 13% au lieu de 17%.
Pour rappel, la SNI s’est engagée depuis 2010 dans une stratégie de désengagement de l’ensemble de ses filiales matures, à savoir Lesieur, Centrale laitière, Bimo, Cosumar et Sotherma, pour ainsi revenir à sa vocation de holding d’investissement et non un groupe multi-métiers à vocation industrielle et financière. Après avoir finalisé la cession de 41% de sa participation dans Lesieur Cristal à Sofiprotéol l’année dernière pour une enveloppe de 1,3 milliard de DH, ainsi que celles de Centrale laitière et Bimo cette année, le holding s’est retiré totalement du secteur de l’huile, du lait et des biscuits. Reste Cosumar et Sotherma dont la cession ne tarderait pas à se concrétiser.
N’oublions pas que le holding avait également décidé l’ouverture du capital d’Attijariwafa bank. A ce stade, le responsable contacté conclut: «Les négociations sont en cours pour les deux sociétés faisant l’objet de la cession. Une fois ces transactions closes, la SNI s’attellera à étudier le dossier de l’ouverture du capital de sa filiale bancaire».
Ibtissam Benchanna. La Vie éco
www.lavieeco.com

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